à voix haute
- Claire Hourlier
- 23 mai 2017
- 2 min de lecture
Si ce soir je romps le silence, c’est pour murmurer « à voix haute » combien je suis touchée, par ce film documentaire fabuleusement orchestré.
Oser. Se lever. Vivre. Se rencontrer. Soi. Dans le collectif.
Celui qui nous est imposé. Celui que l’on se crée.
Vivre ses envies. Vivre ses rêves. Vivre ses peurs.
Les dire à voix haute.
S’entendre dire. S’élever.
Elever sa voix, son enfant intérieur. Celui qui pleure, qui crie, qui jaillit de toutes ses couleurs.
Le laisser résonner au gré de son humeur. De sa ferveur.
Mon enfant à moi a jubilé pendant une heure et demie.
Devant tant de beauté, de courage, de génie.
J’invoque l’amour, le cœur, la joie, leurs présences infaillibles et nécessaires dans cette chienne de vie.
Bénie soit la France qui a su être cette Terre d’accueil qui nous apporte aujourd’hui cette abondance culturelle, ethnique infinie. Cette richesse exhalant nos blessures les plus profondes, les projetant sous nos yeux pour nourrir une Terre encore plus féconde.
Bénis soient ces femmes et ces hommes qui œuvrent au quotidien pour que leur différence trouve leur juste place.
Bénis soient les insoumis qui bousculent.
Bénis soient les soumis qui pacifient.
Bénis soient les témoins de nos différences qui nous rapprochent de notre Essence.
La parole ici est amour. Elle est jeu. Elle est défi. Elle est drôle. Elle est universelle. Elle est physique. Elle est viscérale. Elle est libre. Elle est revanche. Elle est avenir. Elle est.
La parole hisse les voiles vers un avenir audacieux.
Et se dévoile pour se rencontrer au-delà des voiles.
Nous avons tous une place. Nous avons tous notre place. Qu’il nous appartient de respecter.
J’honore ces jeunes adultes qui n’entendent pas la sacrifier.
J’honore ces adultes qui entendent le leur montrer.
Au monde entier, ils veulent crier qu’être vivant, c’est être ENTIER.
Cet éclatant arc en ciel d’orateurs en herbe pousse et invite puissamment à faire briller notre couleur.
A faire vibrer notre note majeure
A faire jouir notre enfant intérieur
A nous élever à notre grandeur
A devenir notre semeur
A arroser nos graines de cœur
A rencontrer nos plus grandes peurs
Merci à ces professeurs de nous apprendre à jouer
Merci à ces élèves de nous enseigner comment jouer
Elèves et professeurs brisent la glace, saisissent et transforment la crasse, s’enseignent dans la classe, diffusent la grâce.
Témoins bruyants de nos brillants talents cachés, enfouis.
Comédiens, avocats, professeurs, tout le monde est réuni pour servir la cause qui parfois nous démunit.
Je salue cette fable, ce récit, cette comédie, qui, au fond de mes entrailles, des blessures bien ensevelies, guérit.
Je prie pour que ce cri devienne épidémie, incurable chant d’âmes dans notre précieuse symphonie de la vie.
Ce film également à un ami slameur je dédie, un professeur des mots cadencés bien choisis.
Qui, dans la jungle de Calais, du temps où elle existait, rendait aux mots leurs titres de noblesse en les faisant claquer dans la bouche de migrants gourmands d’apprentis-sage. Cher Olivier, de tout cœur je suis fière de te rendre cet hommage.
